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Jean Pierre Müller

de Scarlett Platel

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          Artiste protéiforme, Jean Pierre Muller n’a jamais abandonné ses rêves d’enfants (ou n’a jamais été lâché par eux) qu’il poursuit au travers de son travail d’artiste – quitte à se muer en inventeur. Son oeuvre, rythmée par la couleur, est essentiellement urbaine.


          Jouant sur les quiproquos, Jean Pierre Muller s’attache à brouiller les pistes visuelles, culturelles et conceptuelles. Photographie, dessin, sérigraphie, peinture se fondent, interventions gestuelles et mécaniques se confondent pour offrir une vision du monde à plusieurs lectures, amalgamant histoire de l’art et sous-cultures de consommation.


          Pour cet artiste, il s’est agi d’intégrer au fur et à mesure à son oeuvre même la matière de ses rêves. Ainsi de l’interactivité avec la musique dans les Musical Paintings créées avec Sean O’Hagan, ou dans l’incroyable projet 7x7, avec Nile Rodgers, Archie Shepp, Terry Riley ou Robert Wyatt.


          « Le travail de Müller semble issu d’un monde où la photographie aurait précédé la peinture. » (Robert Wyatt)


          Une partie importante du travail de Jean Pierre se situe à une troublante frontière entre peinture et photographie. C’est la sérigraphie qui fait office passeur. Müller a développé une technique particulière consistant à peindre et imprimer simultanément sur le support (souvent la toile), en fait de peindre au travers du châssis de sérigraphie.


          « Pour moi, la sérigraphie est avant tout un moyen de faire écran au geste. Le geste que tout le monde attend du peintre, le geste enchanteur, celui du sage calligraphe japonais, ce moment de danger et d’émotion… et bien, ce geste-là, j’ai besoin de le tenir à distance, au travers de l’écran de sérigraphie. Je me refuse à être cet enchanteur de l’impalpable, je veux rejoindre le monde des constructeurs, le monde solide des bâtisseurs. »

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